Bonjour à tous !
Aujourd’hui, grâce au débat du lundi 20 mars 2017, nous
avons pu en savoir plus quant au contenu d’une potentielle VIème République.
Je vais surtout m’attarder sur le programme de Jean-Luc
Mélenchon. M. Hamon l’évoque aussi, mais ses propositions sont tellement
insignifiantes que je ne pense pas qu’il sait ce qu’il dit quand il prononce le
mot « constitution ». Ça sera brièvement
développé en fin de chronique.
Cependant, M. Mélenchon fait très fort à l’ouverture du
débat. Il propose que dès son investiture, une assemblée constituante composée
de délégués et de personnes tirées au sort planche sur la nouvelle VI ème
République.
En creux, ce que je comprends, c’est qu’il n’a même pas une
idée sur les changements à apporter. Alors, peut-on penser que cette VIème
République n’est qu’un effet d’annonce ?
A la vue des différentes propositions énoncées, plus tard
lors du débat, par le candidat du Front de Gauche, ces modifications peuvent-elles
constituées un changement de nature tel de l’esprit de la Vème République qu’il
faudrait changer de Constitution ?
Le postulat qui justifie une nouvelle République est le
suivant : Jean-Luc Mélenchon fait le constat d’un problème de consentement
à l’autorité. Selon lui, le peuple n’est pas correctement représenté. Le Président
agit tel un monarque. Il faut abolir la « Monarchie Présidentielle ».
Il propose un référendum révocatoire. Le peuple pourra décider de destituer un élu (conseiller
municipal, député, président etc).
Il instaure le vote
obligatoire et la reconnaissance du vote blanc.
Il demande le vote à
16 ans.
La proportionnelle au
Parlement.
Pour finir, il veut
inscrire dans la nouvelle constitution le droit à l’IVG, le suicide assisté, et
une politique énergétique qui constituerait à ne pas utiliser plus que la terre
ne peut produire (donc, un respect de l’écologie).
Pour commencer, la Constitution permet la séparation des pouvoirs (exécutif,
législatif, judiciaire), l’élection au suffrage universel direct du Président
de la République, l’élection des députés à l’Assemblée, des Sénateurs etc. Tous
les élus sont responsables devant les électeurs.
Les rôles de chacun sont définis tels que le Chef de l’Etat
(le Président) définit les grandes lignes de la politique, le 1er
ministre et le Gouvernement (nommés par le Président donc indirectement
responsable devant le peuple), la mette en place. C’est le pouvoir exécutif.
Le Parlement décide et vote les lois. C’est le pouvoir
législatif.
Ces fonctions participent à l’esprit caractéristique de la
République dans laquelle nous vivons.
Concernant le référendum révocatoire, la réforme est trop
vaste pour savoir dans quelle condition elle pourrait être mise en place. Dans
le fond, je ne dis pas que c’est une bonne ou une mauvaise idée. J’ai pas fait
assez de recherches là-dessus pour avoir un avis tranché. La mesure ne me
choque pas pour le moment mais elle demande réflexion. D’un point de vu
logique, on demande au peuple par le vote de choisir ses représentants, on
pourrait considérer qu’il devrait aussi être permets aux votants de les
destituer. Cependant, la procédure devra être très bien encadrée, sinon, elle
conduirait à une instabilité politique (plus au moins importante selon la
fonction occupée par la personne destituée).
Il faut aussi définir les causes de destitutions.
C’est un vaste chantier mais c’est à creuser, surtout dans
un contexte qui pointe du doigt le manque d’exemplarité des femmes et hommes
politiques. De plus que l’élection suppose une responsabilité de l’élu envers
les électeurs. Et ça, c’est vraiment l’esprit de la Vème République.
Concernant le vote, avant de le rendre obligatoire, il
faudrait le rendre intéressant, clair, intelligible pour le potentiel votant.
On part d’un principe simple : chaque citoyen est un électeur ;
chaque citoyen peut voter.
Cependant, si les
candidats n’arrivent pas à intéresser les électeurs, rendre le vote obligatoire
ne changera rien. Cela peut même cristalliser les rancœurs : non seulement
les choix proposés sont mauvais, mais on est obligé de voter sous peine de
recevoir une amende.
C’est pourquoi, Jean-Luc Mélenchon propose la prise en
compte du vote blanc. A mon sens, c’est une mesure tellement naturelle qu’elle
devrait déjà être adoptée.
Cette proposition relance un débat quasiment philosophique.
A savoir, voter est un droit ou un devoir ? Voter est une opportunité ou une nécessité ?
A vous de voir et de vous faire une idée.
Concernant l’abaissement de l’âge du droit de vote à 16 ans,
le candidat du Front de Gauche le justifie comme ceci : « car à 16
ans, on a les idées d’un adulte ». C’est tellement faux. J’ai tellement
changé entre mes 16 ans et mes 28 ans. Qu’est-ce qu’on a comme idée de la vie à
16 ans ?
De plus, il ne veut pas d’une majorité pénale abaissée à 16
ans. Donc, c’est incohérence. On aurait le droit de voter à 16 ans, d’être
considéré comme suffisamment responsable pour élire les dirigeants de notre
pays, mais pas d’être responsable devant la loi. Illogique. Incompréhensible.
Concernant la proportionnelle au Parlement, elle retire le
lissage de l’attribution des sièges à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Il a
pour but de facilité la cohérence des partis dans les assemblées législatives. Est-ce
que ce lissage est vraiment efficace ? Je n’en sais strictement rien.
Donc, je ne me prononcerai pas là-dessus.
Toutefois, ces mesures sont très spécifiques. Elles ne
concernent que quelques points de détail dans une Constitution nettement plus
complexe. Je ne pense pas qu’elles aillent dans le sens d’un changement de l’esprit
de la Constitution. Elles ne remettent pas en cause les rôles des différents
protagonistes dans nos institutions, ni leur mode d’élection, ni leur mode d’action.
Pour conclure cette partie, si on ajoute à ça les autres mesures (IVG, suicide
assisté et écologie renforcée), elles ne sont pas caractéristiques d’un motif de changement de
constitution. Dans ces conditions, la VIème République reste une utopie, un
rêve pour certain, du vent.
Pour finir ce post, quelques mots sur les idées de M.Hamon.
Il propose de passer au septennat et la proportionnel au Parlement (oui oui, il
n’a dit que ça). Le dernier point ayant déjà été traité, je m’attaque au
premier. Le septennat avait justement été choisi lors de l’élaboration de la
Vème République pour qu’il puisse s’élever des débats politiques et en être l’arbitre.
Donc, ça ne motive pas un changement de constitution. Au contraire, c’est un
retour à l’esprit de la Vème République de de Gaulle.
Toutes ces mesures, à défaut de caractériser un nouvel
esprit, un nouveau souffle institutionnel, peuvent sans doute être intégrées et
améliorer notre Constitution qui est, il faut l’admettre, un peu vieillissante.
J'ajoute ici le premier article de ce blog concernant la VIème République. Il donnera plus de détails.
Merci d'avoir lu !
N'hésitez pas à partager et à commenter !
R.F
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