dimanche 19 mars 2017

C'est ma réaction - Le raisonnement "à la con"

Bonjour à tous !

Aujourd’hui, on s’attaque à ce que j’appelle : le raisonnement « à la con ». Certes, c’est un peu vulgaire, mais c’est le seul mot qui me vient à l’esprit.
Ce raisonnement à la con a pour principe de toujours rejeter la faute sur les autres sans jamais remettre en question ses habitudes ou son façon de penser. Cependant, c’est quelque chose, il faut l’avouer, que l’on fait tous. C’est normal puisqu’en général, il est plus agréable d’avoir raison avec un raisonnement à la con, plutôt que d’avoir tort avec un raisonnement plus élaboré.


Je vais vous présenter un article rédigé par Jean-Claude Bourret (vous pouvez trouver son CV sur Facebook). Il écrit assez souvent en réagissant sur l’actualité. Je ne donnerai pas d’autre jugement de valeurs à propos de ce qu’il produit. Voici l’article :

« On s'en moque...
Une maîtresse à quatre cent mille euros par an?
Une autre maîtresse au même tarif ?
Un coiffeur à près de six cent mille euros pour un quinquennat ?
Une assistante à près d'un million d'euros + quelques costumes à plus de sept mille euros pièce, offerts ?
Un patrimoine sous évalué de plus d'un million ?
Des assistants parlementaires payés par l'Europe, mais travaillant pour un parti et non pour le parlement européen ?
je continue ?
On s'en moque.
En revanche, si tu roules à 91 au lieu de 90, l'Etat est impitoyable : une centaine d'euros de contravention et un point de moins
Si tu stationnes à Paris, à cheval sur un trottoir : 150 euros. Payables immédiatement.
Si tu empruntes sur vingt mètres un couloir de bus dégagé parce que le carrefour est encombré : 120 Euros. Cash.
Si tu payes tes impôts et taxes avec un jour de retard : + 10%.
Ben c'est ça qui va pas.
D'un côté, des citoyens pénalisés durement dès la moindre "infraction", et de l'autre des "dirigeants politiques", qui vivent grassement de nos impôts, tout en obéissant aux puissants dont on ne parle jamais.
Alors, côté contraventions, sois informé...! »


Première partie de son article, il se pose en tant que lanceur d’alerte des grands scandales oubliés tel un chevalier blanc sur son fidèle destrier.

Ensuite, il pose un constat : « on s’en moque ».

Troisième partie, il fait le parallèle entre ses affaires et ce qu’il conçoit comme injustices aux quotidiens. Cependant, on frôle le Point Godwin tant les comparaisons manquent de pertinence.


Pour commencer, je n’excuse en rien les affaires évoquées dans la première partie. Je les condamne fermement car, si vous avez lu les articles précédents, vous savez que j’appelle de mes vœux la dignité et l’exemplarité dans les débats politiques.


Je vais surtout m’attaquer à la troisième partie. Cette dernière peut résumer la façon de penser de l’auteur comme ceci : « puisqu’ils font des conneries, pourquoi moi je peux pas en faire, c’est trop injuste ! ». Alors qu’en réalité, les questions posées sont plus du type : « pourquoi le bas peuple paie, et pas les privilégiés ? ». C’est une question qu’on a le droit de se poser.

Ceci dit, faire le rapprochement entre les différentes infractions manque de sens. Le Code de Procédure Pénale classe les infractions en trois parties, de la moins grave à la plus grave : contraventions, délits, crimes. Heureusement qu'on ne condamne pas une contravention comme un crime et vice-versa.

En effet, il est normal que lorsqu’on se fait attraper pour un excès de vitesse ou une voiture mal stationnée, on paie tout de suite : la faute n’est pas lourde, elle est facilement constatable (pris sur le fait accompli) et les sommes ne sont pas énormes.


Il est aisément compréhensible qu’une affaire d’emploi fictif est plus compliquée à prouver, à juger, et qu’elle engage l’honneur d’une personne, ce qui n’est pas le cas pour un PV pour mauvais stationnement. C’est pour ça que ça ne peut pas être payé « cash ». Je vais faire un petit Point Godwin. Vouloir condamner directement quelqu’un qui est suspecté d’avoir bénéficié d’emploi fictif, c’est comme juger quelqu’un pour viol sur mineur trop vite puis découvrir que la personne n’a rien fait une fois jetée en prison : ces types d’affaires sont trop complexes pour les étudier dans la hâte ! Donc, comparer une affaire qui se règle en quelques minutes et une affaire qui a besoin de temps est un non-sens.


Maintenant, je vais m’en prendre aux exemples même.

« si tu roules à 91 au lieu de 90, l'Etat est impitoyable : une centaine d'euros de contravention et un point de moins »

Déjà, c’est faux. L’infraction sera constatée si tu roules à 96km/h. Seulement 91 sera retenu. On a une marge de 5km/h. Donc, si tu te fais prendre pour 91, c’est qu’en réalité, tu roulais à 96. Donc, tu as fait un excès de vitesse de 6km/h. Et si t’es bon conducteur, en théorie, tu peux contrôler ton véhicule et ne pas dépasser les limitations de vitesse. Il parait que c’est une solution qui marche pour ne pas être en infraction. Sur la route, quelques kilomètres par heure peuvent tout changer.

De plus, ce n’est pas une centaine d’euros. C’est 68€, de base, cf legispermis.com, (sauf si minorée). Elle est majorée en cas de non-paiement dans les délais sauf si difficultés paiement. Oui, je reconnais, ça fait cher le kilomètre par heure, mais le meilleur moyen de ne pas avoir à payer, c’est de respecter ce genre de règles de base liées à la sécurité de tous sur la route. Si, vraiment, tu ne veux pas subventionner un Etat dans lequel tu ne crois pas : contrôle ton véhicule.


« Si tu stationnes à Paris, à cheval sur un trottoir : 150 euros. Payables immédiatement. »

Si tu stationnes à cheval sur un trottoir, tu ne permets pas aux gens à mobilité réduite de circuler librement. Ta liberté ne doit pas empiéter sur celle des autres. Et dans ce cas précis, tu passes juste pour un connard ; ça colle bien avec le raisonnement à la con. J’ai qu’une envie : te coller dans un fauteuil roulant et te voir galérer à changer de trottoir car une personne qui ne sait pas vivre avec les autres est mal garée. Bon courage si tu tentes l’expérience !

Ceci dit, comme pour le premier exemple, si tu ne veux pas payer : respecte les gens. C’est simple.


« Si tu empruntes sur vingt mètres un couloir de bus dégagé parce que le carrefour est encombré : 120 Euros. Cash. »

On voit tous très bien la situation : on est dans les bouchons car la voie sur notre droite est réservée au bus. On attend plus ou moins patiemment, sans trop s’énerver que la circulation se décoince. Quand soudain, un connard gruge tout le monde sur la droite car il se croit au-dessus de tout le monde et au-dessus des lois.

Comme les autres exemples, c’est une question de respect et de vivre ensemble. Mais vu les illustrations que tu prends, tu ne dois pas connaître.


« Si tu payes tes impôts et taxes avec un jour de retard : + 10%. »

C’est tellement faux ça aussi ! Si tu paies tes impôts en retard car tu t’en fous, oui, tu prends 10%. Si c’est parce que tu as des difficultés de paiement, tu peux échelonner les traites. Les services des impôts sont beaucoup plus compréhensifs que tu ne le crois !
T’imagines si tout le monde payait quand il le voulait ? T’as déjà essayé de gérer un projet financier sans savoir quand l’argent rentrait ? Si tu l’as fait, tu as dû avoir beaucoup de mal. Alors demande-toi comment les gens supposés disposer de l’argent des collectes d’impôts seraient sensés faire dans ce cas ? On ne pourrait anticiper aucun besoin.

Comme d’hab, cf respect des autres, vivre ensemble, altruisme etc.

Tu sembles avoir un petit problème au niveau du « vivre ensemble » mais regarde, grâce à ces deux mots, t’économies à peu près 470€ ! C’est pas beau ?


Et pour finir :  « tout en obéissant aux puissants dont on ne parle jamais. »

Les illuminatis, complots, etc.


Tout ce que je lis dans ton article, mon petit Jean-Claude, c’est que ce n’est jamais ta faute, mais toujours celle des règles en place. Elles doivent se conformer à toi. Il n’y a rien de plus égoïste. Mais ça va parfaitement avec la difficulté à vivre ensemble.

Avec ce genre d’article, comment ne pas virer à la paranoïa ? On a l’impression que tout est contre nous et que tout est pour les autres. Ça n’attise que la jalousie, un sentiment d’iniquité, d’abandon et de rejet général (autant celui qu’on subit que celui qu’on finit par faire subir aux autres).

Et dire que c’est un genre de propos qui pullule sur internet, sur les forums, les pages facebook etc. J’admets que tout n’est pas parfait, mais si on y met du sein, on peut grandement améliorer les choses.

On vaut mieux que ça.


Merci d’avoir lu !

N’hésitez pas à commenter et à partager !



R.F


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